Structure du service maintenance

Tâches à court-terme

Les tâches à court terme concernent les travaux de tous les jours, et sont exécutées dans le cadre de la fonction REALISATION.

Pour l'essentiel, il s'agira bien sûr des travaux curatifs[1] et préventifs[2] indispensables à la continuité de la production, mais aussi des travaux neufs[3] ou d'amélioration[4] (maintenance modificative).

Pour l'encadrement et la maîtrise qui en a la charge, cela comprend :

  • la gestion et la conduite des hommes,

  • le programme journalier et la constitution des équipes,

  • l'approvisionnement et la mise en route des chantiers,

  • la sécurité du personnel et du matériel,

  • le suivi des travaux et la surveillance du personnel,

  • le suivi et le contrôle de la sous-traitance,

  • les liaisons courantes avec la Fabrication,

  • la ventilation des heures, et le traitement des rapports d'intervention.

Fondamental

Bien sûr, toutes ces heures de gestion ne sont pas « productives » (ce ne sont pas des heures d'intervention), néanmoins, il faudra en tenir compte dans l'établissement du budget de fonctionnement du service maintenance.

Regrouper ces heures de gestion dans la main d'oeuvre affecté aux interventions (dépannage par exemple) revient à se priver de comparer l'effort accompli aux résultats obtenus.

La volonté de gestionnaire de chercher à tout prix à trouver 8 heures de MO dans les bons d'intervention n'est donc pas souhaitable : il est donc préférable de créer des postes d'imputation pour les tâches de gestion "improductives". Tant que faire se peut, l'agent y intégrera les temps libres ou perdus (café, discussions, etc ...) sous une forme qui pénalise le moins possible les possibilités d'analyse du système d'information.

Tâches à moyen-terme

Le service maintenance ne peut pas simplement se contenter de gérer les tâches quotidiennes. Maintenir les équipement dans le meilleur état de fonctionnement au meilleur coût, nécessite sans cesse de se donner les moyens d'anticiper les évolutions des équipements, et d'optimiser la politique de maintenance :

  • définir une politique de maintenance adaptée,

  • doter les hommes d'une documentation technique opérationnelle,

  • prévoir les pièces de rechange nécessaire,

  • rechercher la meilleure productivité de l'activité,

  • rechercher des améliorations d'une manière permanente,

On distinguera donc 3 grands postes d'activité :

  • La gestion technique du matériel

  • Analyse des coûts et résolution des défaillances graves ou répétitive : améliorer la disponibilité[5] des équipements, et mieux cibler le besoin en matière de documentation technique.

  • Préparation du travail : les interventions importantes ou répétitives doivent être préparées pour améliorer la productivité ou l'efficacité des interventions. La encore, les liaisons ou interfaces avec la documentation technique apparaîtront évidentes. La structure doit aussi intégrer la définition des cahiers des charges et les contrats pour la maintenance sous-traitée.

Répartition court/moyen terme

Aussi bien pour le court ou le long terme, on conçoit facilement le besoin pour le service de se doter d'outils de gestion lui permettant de :

  • calculer l'ensemble des besoins en main d'œuvre,

  • répartir le personnel en fonction des délais,

  • planifier le préventif,

  • prévoir la sous-traitance,

  • contrôler et regrouper les informations (temps M.O et arrêt, coûts en fonction des secteurs ou équipements)

Le Moyen Terme ne peut pas être assuré d'une manière constante et efficace par les Contremaîtres de Réalisation : comment se pencher sur un dossier technique à constituer, étudier une amélioration, définir un plan de maintenance préventive, quand on est appelé constamment sur les chantiers et bien souvent en urgence ?.

Fondamental

Il faut dégager du temps et de la matière grise pour bien prendre en charge le moyen terme et les recherches d'amélioration. C'est pourquoi, il est judicieux d'organiser la structure suivant le modèle ci-dessous :

  • FONCTION REALISATION : Elle prendra en charge le court terme

  • BUREAU TECHNIQUE MAINTENANCE (B.T.M.) : tâches du moyen terme (Fonction Méthodes), ordonnancement, gestion des stocks.

Travail d'équipe entre Réalisation / Méthodes

Il est indispensable de générer, d'une manière permanente, un travail d'équipe entre les agents de maîtrise réalisation, les techniciens méthodes maintenance (appartenant au B.T.M).

Assurer cette coopération doit être un des soucis du responsable Maintenance, car il ne doit pas y avoir d'un côté les penseurs et de l'autre côté les exécutants.

Fonction Méthode

La fonction Méthode du B.T.M doit être comprise comme une aide à la fonction réalisation, celle-ci ne pouvant pas prendre en charge toutes les tâches administratives.

Certaines recettes permettent de favoriser ce travail d'équipe :

  • Faire préparer les travaux d'arrêts conjointement par les agents de maîtrise réalisation et les techniciens méthodes,

  • Renforcer l'encadrement réalisation par des techniciens méthodes lors de la réalisation de travaux d'arrêt,

  • Incorporer les techniciens méthodes dans les tours de garde et les astreintes,

  • Constituer des groupes de travail mixtes pour la recherche d'améliorations,

  • Dans les évolutions de carrière, effectuer des permutations entre les contremaîtres réalisation et les techniciens méthodes.

Spécialisation/Polyvalence

Dans l'industrie, on assiste à un développement de nouvelles technologies, ainsi qu'à l'intégration croissante des différentes technologies.

Le développement de nouvelles technologies (automates programmables, commandes numériques, variateurs électroniques, mesures LASER, instrumentation nouvelle, informatique industrielle) amène à augmenter le besoin de disposer de personnels spécialisés.

Par contre, sur une installation ou une machine, il devient de plus en plus difficile de distinguer les frontières et limites des différentes technologies utilisées, tellement l'intégration de celles-ci devient importante. Les différentes technologies s'imbriquant toujours davantage, on est amené à se dire: il faut développer la polyvalence des hommes de maintenance. En effet, en cas de panne, le fabricant (ou exploitant) ne sait plus distinguer quelle technologie est concernée.

L'évolution du matériel a donc pour incidences deux exigences peuvent paraître contradictoires :

  • la nécessité de la spécialisation,

  • l'augmentation de la polyvalence technique (maîtrise de plusieurs technologies) et géographique (capacité à intervenir dans plusieurs secteurs de l'entreprise.

Une idée de base est de former les hommes (sur le terrain) sur des sous-ensembles opérationnels, afin que chaque homme formé puisse prendre en charge le maximum des interventions de dépannage (les remises en état pouvant être faites par des spécialiste d'atelier central, ou en sous-traitance). Un sous-ensemble opérationnel est par exemple : un automate programmable avec d'une part des capteurs, et d'autre part les contacteurs en amont des organes commandés, voire même les organes commandés eux-mêmes ( ou actionneurs) .

Cette idée nécessite parfois des remises en cause. Par exemple, on rencontre parfois dans une même usine les corps de métiers suivants : électriciens, électroniciens, instrumentistes, spécialistes en informatique industrielle. Or ces différents corps de métier interviennent plus ou moins sur les mêmes types d'appareils : relayages électromécaniques, relayages électrostatiques, blocs de régulation, automates programmables, calculateurs, capteurs, transmetteurs, régulateurs, analyseurs, commandes d'organes, actionneurs. . .

Souvent les frontières d'intervention ne sont pas très nettes et une formation sur le site de l'entreprise sera souvent plus profitable qu'un stage adapté à une technologie.

Il est parfois utile de former une équipe de spécialistes travaillant ensemble sous une coordination. Cette équipe polyvalente sera en général temporaire, sauf si la structure la rend viable en terme de moyens humains, ou si de nombreux travaux la justifie.